Von François Launaz, Präsident auto-schweiz

Kennen Sie schon die neue Weltwährung? Es sind weder Dollar, noch Euro oder Schweizer Franken. Sondern sie heisst Kohlenstoffdioxid, besser bekannt unter der chemischen Kurzbezeichnung CO2. In unterschiedlichen Branchen kostet der Ausstoss des Klimagases unterschiedlich viel. Beim Handelssystem der EU, wo sich vor allem Energieerzeuger mit Zertifikaten eindecken, kostet eine Tonne CO2 derzeit rund 20 Euro. In der Automobilbranche rechnen wir eher in Gramm. Jeder Schweizer Automobil-Importeur, der seinen Flotten-Zielwert von derzeit 130 Gramm CO2 pro Kilometer überschreitet, bezahlt gut 100 Franken – pro Gramm und eingelöstem Personenwagen, wohlgemerkt. Das kann für eine grössere Flotte schnell in die Millionen gehen.

Nun steht uns bereits die nächste Totalrevision des CO2-Gesetzes ins Haus. Dabei haben wir vor 18 Monaten erst über die Energiestrategie 2050 abgestimmt. Das Gesetz kommt in der Wintersession (ab 26. November 2018) bereits in den Nationalrat. An den CO2-Zielen von durchschnittlich 95g/km für Personenwagen sowie 147g/km für Lieferwagen und leichte Sattelschlepper ab 2020 ändert sich damit nichts. Diese Werte wurden mit der Abstimmung zur Energiestrategie vom Schweizer Stimmvolk fixiert – und auto-schweiz bekennt sich dazu, sie vollumfänglich erreichen zu wollen. Daher haben wir auch unser «10/20»-Projekt lanciert mit dem Ziel, dass 2020 jeder zehnte neue Personenwagen ein Elektroauto oder ein Plug-in-Hybrid sein soll.

Die Schweiz mit höherem Ausgangsniveau

Doch die Politik droht, uns bei der Erreichung der Ziele Steine in den Weg zu legen. Der Bundesrat hat mit der Legitimation des Stimmvolks Erleichterungen beschlossen, die beispielsweise bestimmte Fahrzeuge von der Flottenberechnung ausschliessen. Diese Unterstützung steht nun aus ideologischen Gründen von linksgrüner Seite unter Beschuss. Dabei nimmt sie lediglich Bezug auf die besondere Markt- und Topographiesituation in der Schweiz. Sie führt dazu, dass wir als Automobilbranche das gleiche Anstrengungsniveau bei der CO2-Absenkung erreichen wie unsere EU-Nachbarn. Schliesslich verfügt die Schweiz über höhere Berge, aber auch eine höhere Kaufkraft als die allermeisten europäischen Länder. Deshalb sind wir bei Personenwagen 4x4- und Motorleistungs-Europameister – aus CO2-Sicht sind dies leider keine Titel, die mit Ruhm verbunden wären. Ohne die Einführungsmodalitäten zwischen 2020 und 2022 wäre die CO2-Gesetgebung hierzulande deutlich strenger als in der EU, massive Sanktionszahlungen würden drohen. Diese müssten von den Importeuren im Zweifel auf die Fahrzeugpreise aufgeschlagen werden.

Auch Treibstoff betroffen

Noch ein weiterer Teil des Gesetzes wird zu reden geben. Denn auch die Treibstoff-Importeure müssen das CO2, das bei der Verbrennung ihrer Produkte entsteht, zu grossen Teilen kompensieren. Wer seine Kompensationspflicht nicht erfüllt, soll pro Tonne einen Betrag von 320 Franken entrichten – dagegen sind die EU-Zertifikate für 20 Euro ein Schnäppchen. Dass dadurch der Treibstoff nicht günstiger wird, versteht sich von selbst. Beides, die Angriffe auf die Einführungsmodalitäten zu den Fahrzeug-Zielen und die Kompensation für Treibstoff-Importeure, führt in dieselbe Richtung: Autofahren mit einem Benzin- oder Dieselmotor wird im kommenden Jahrzehnt teurer werden – wie viel, ist noch offen. Der Nationalrat sollte sich dabei der wirtschaftlichen Konsequenzen seiner CO2-Beschlüsse bewusst sein.

La nouvelle monnaie mondiale rend la voiture plus chère

Par François Launaz, président d’auto-suisse

Connaissez-vous déjà la nouvelle monnaie mondiale? Je ne parle ni de dollars, ni d’euros ou de francs suisses. Il s’agit du dioxyde de carbone, mieux connu sous son symbole chimique CO2. L’émission de ce gaz à effet de serre ne coûte pas la même chose dans chaque secteur. Dans le système commercial de l’UE, où les producteurs d’énergie notamment accumulent les certificats, une tonne de CO2 coûte actuellement environ 20 euros. Dans la branche automobile, nous comptons plutôt les grammes. Chaque importateur suisse d’automobiles dépassant sa valeur cible d’actuellement 130 grammes de CO2 par kilomètre paye quelque 100 francs – par gramme et par voiture de tourisme immatriculée, bien entendu. Pour les grandes flottes, cela peut rapidement se chiffrer par millions.

Nous nous trouvons actuellement à la veille de la prochaine révision totale de la loi sur le CO2, et ce 18 mois seulement après avoir voté sur la stratégie énergétique 2050. La révision sera déjà soumise au Conseil national dans la session d’hiver, qui commence lundi. Cela ne changera rien aux objectifs de CO2 dès 2020 de 95 g/km en moyenne pour les voitures de tourisme et de 147 g/km pour les voitures de livraison et les tracteurs à sellette légers. Ces valeurs ont été fixées par le peuple suisse lors de la votation sur la stratégie énergétique, et auto-suisse s’engage à les atteindre entièrement. C’est aussi dans cette perspective que nous avons lancé notre projet «10/20» avec comme but qu’en 2020, une voiture de tourisme sur dix soit une voiture électrique ou une hybride rechargeable.

Champion européen des voitures 4x4 et des puissances de moteur

Mais la politique menace de nous mettre des bâtons dans les roues. Légitimé par le peuple, le Conseil fédéral a décidé des allègements tels que par exemple l’exclusion de certaines catégories de véhicules du calcul de la flotte. Ce soutien se fait désormais attaquer par le camp rose-vert pour des raisons idéologiques. Pourtant, il tient simplement compte de la situation du marché et de la topographie particulière en Suisse et permet au secteur automobile suisse d’atteindre un niveau d’effort de réduction du CO2 identique à celui de nos voisins européens. Après tout,non seulement les montagnes sont plus hautes en Suisse, mais aussi le pouvoir d’achat est supérieur à celui de la grande majorité des pays européens. Ces particularités se traduisent en effet par un titre de champion européen des voitures 4x4 et des puissances de moteur … malheureusement un titre peux glorieux du point de vue du CO2. Sans les modalités d’introduction entre 2020 et 2022, la législation sur le CO2 serait significativement plus sévère en Suisse que dans l’UE. Le résultat: les importateurs risquent d’énormes sanctions, qu’ils ne pourraient que répercuter sur les prix des véhicules.

Obligation de compenser les émissions des carburants

Dans cette optique, une autre partie encore de la loi donnera lieu à des discussions. Les importateurs de carburants devront eux aussi compenser une grande partie du CO2 dégagé lors de la combustion de leurs produits. S’ils ne remplissent pas leur obligation de compenser les émissions, ils devront payer un montant de 320 francs par tonne de CO2. En comparaison, les 20 euros payés pour les certificats dans l’UE ne sont qu’une paille. Il va sans dire que cela ne fera pas baisser le prix du carburant. Les deux choses, l’attaque contre les modalités d’introduction des objectifs s’appliquant aux véhicules ainsi que la compensation pour les importateurs de carburants, nous mènent dans la même direction: conduire en voiture à essence ou diesel deviendra encore plus cher au cours de la prochaine décennie. Seule l’ampleur de la hausse est encore inconnue. Espérons que le Conseil national sera conscient des conséquences économiques qu’auront ses décisions en matière de CO2.