Au niveau politique, la mobilité individuelle motorisée en Suisse se trouve actuellement tiraillée entre nécessité économique et bouc émissaire écologique. Cela est devenu évident au plus tard lors des discussions sur la révision totale de la loi sur le CO2 traitée actuellement par le Parlement. « Je n’arrive pas à me débarrasser de l’idée que quelque cinq mois avant les élections fédérales, toute la scène politique tourne à la farce», a dit le Président d’auto-suisse, François Launaz, dans son speech devant les membres et les invités au BMW Group Brand Experience Center à Dielsdorf ZH. Les acteurs roses-verts feraient mieux de modérer leurs fantaisies d’interdictions et de renchérissements de la mobilité individuelle, car «si les idées des parlementaires iront trop loin, auto-suisse n’exclut plus la possibilité de soutenir un référendum sur la loi sur le CO2». En même temps, le Président d’auto-suisse a confirmé l’engagement des importateurs d’automobiles en faveur d’une nouvelle réduction des émissions de CO2 ainsi que l’objectif «10/20» que l’association a défini début 2018. Mais la réalisation de ce but nécessite le soutien de nombreux acteurs, que ce soit au niveau de l’économie, de la politique ou de l’administration, a dit François Launaz. «C’est seulement en unissant nos forces que nous arriverons à dynamiser la pénétration des véhicules alternatifs. Et c’est seulement ainsi que nous arriverons à atteindre une part de marché de 10 % de voitures neuves électriques et hybrides plug-in en 2020.» C’est également pour cela qu’auto-suisse participe à la «feuille de route pour la promotion de l’électromobilité» avec de nombreux acteurs issus de différents domaines, a poursuit François Launaz: «Nous sommes convaincus qu’il sera plus facile de réaliser les objectifs en matière de CO2 en collaboration avec de nombreux partenaires que par une action solitaire.» Quel sera le rôle du moteur à combustion dans l’avenir de la mobilité? C’est la question à laquelle a tenté de trouver une réponse l’orateur invité, le professeur Konstantinos Boulouchos, Directeur du Centre de compétences suisse pour une mobilité efficace de l’EPF Zurich. Le moteur à combustion aussi pourra, dans le futur, être propulsé de façon climatiquement neutre à l’aide de carburants synthétiques et ainsi rester indispensable dans la gamme de véhicules électriques à batterie et propulsés à hydrogène, notamment dans le transport longue distance. Dans l’ensemble, la voie vers une mobilité «quasiment exempt de CO2» en l’espace de 30 à 40 ans présente un défi gigantesque, a fait observer le professeur Boulouchos. Pendant la partie officielle de l’Assemblée générale, les membres présents ont entre autres élu un nouveau Vice-président pour une période de trois ans. Le choix incontesté et unanime s’est porté sur Marcel Guerry, directeur du Groupe Emil Frey Suisse, qui avait déjà assumé ce rôle lorsqu’il était CEO de Mercedes-Benz Suisse SA. Son prédécesseur, Philipp Rhomberg, membre de la direction du Groupe Emil Frey, a été remercié pour ses nombreuses années d’activité au sein du Comité directeur. Les membres d’auto-suisse ont également confirmé à l’unanimité Morten Hannesbo, CEO d’AMAG Group AG, dans ses fonctions de membre du Comité directeur et de Vice-président pour une nouvelle période de trois ans. Avec Marc Langenbrinck, CEO de Mercedes-Benz Suisse SA, et Donato Bochicchio, directeur général de Ford Motor Company Switzerland, ainsi que le Président François Launaz, ils forment désormais le Comité directeur d’auto-suisse. |