Pour un plus de cohérence
Par Peter Grünenfelder, Président d'auto-suisse
Les élections du 22 octobre décideront de l'orientation future de la mobilité dans notre pays. La Suisse élira-t-elle un Parlement majoritairement rose-vert pour la prochaine législature, ou votera-t-elle majoritairement pour le centre? Les premiers représentent en premier lieu une politique d'immobilisme, un abandon des voies de croissance économique et une opposition ouverte à tout développement des infrastructures pour la mobilité individuelle. Les derniers, en revanche, représentent davantage le progrès et le mouvement, et donc la foi en l'avenir dont notre pays a un besoin urgent.
Il n'y a guère d'autre secteur économique qui se distingue autant par sa foi en l'avenir et sa capacité d'innovation que l'industrie automobile. Parmi toutes les branches économiques, c'est celle qui investit le plus dans la recherche et le développement de nouvelles technologies de propulsion; un tiers de tous les investissements dans l'innovation et l'avenir en Europe sont réalisés par le secteur automobile.
Il est donc d'autant plus important de mettre en place des conditions-cadres politiques qui n'entravent pas cette évolution. Mais cela ne se fera pas sans une plus grande cohérence dans la politique fédérale. Si le Conseil fédéral compromet par exemple la défossilisation du transport individuel en introduisant une taxe d'importation pour les véhicules électriques, il contrecarre non seulement ses propres objectifs de réduction des gaz à effet de serre, mais il envoie également des signaux contradictoires en matière de politique fiscale en proclamant en même temps une abolition générale des droits de douane industriels.
Et si, lors de l'examen de la loi sur le CO2, la commission du Conseil des États renforce d'importants objectifs pour les véhicules neufs avec une «finition suisse» coûteuse à la charge des consommateurs, et ce à la veille d'une probable augmentation massive des prix de l'électricité sur le marché de l'énergie dominé par plus de 600 entreprises publiques, cela pose en effet d'énormes obstacles politiques à la transformation du secteur automobile.
Dans ce contexte, plus de cohérence signifie la garantie d'un approvisionnement en électricité suffisant et une politique d'ouverture technologique! Il faut donc une «coalition de la mobilité» dans le camp bourgeois pour la nouvelle législature. La première preuve par l'acte de l'alliance bourgeoise pourra être apportée sous forme de réaction au référendum sur l'aménagement de l'infrastructure des routes nationales. Rien que pour des raisons économiques, il faut à nouveau fluidifier le trafic au vu du doublement, en quelques années, des coûts du temps perdu dans les embouteillages sur les routes nationales.
La majorité de la population est toujours favorable à plus de déplacement et de développement de notre pays, et non à une politique du statu quo qui empêche toute nouveauté. Une politique plus cohérente au sein du camp bourgeois permettrait de renforcer significativement ces forces de renouveau.