Par Andreas Burgener, Directeur d’auto-suisse, l’Association des importateurs suisses d’automobiles

2018 a été une année automobile mouvementée. Pensons par exemple aux discussions sur le diesel, au passage au nouveau cycle d’essai WLTP pour les voitures de tourisme neuves, ou à l’abandon de la mention de la boîte automatique dans le permis. Même si ces sujets n’appartiennent peut-être pas tout à fait au passé, les thèmes qui occuperont le monde automobile en 2019 seront, à mes yeux, surtout les trois suivants:

Sujet 1: Nouvelle norme sur les gaz d’échappement

Depuis septembre 2017, la norme Euro 6d-TEMP s’applique à tous les nouveaux modèles automobiles dans toute l’Europe. Deux ans plus tard, soit dans quelque huit mois, elle deviendra obligatoire pour l’ensemble des voitures de tourisme neuves. La principale différence par rapport à la législation en vigueur réside dans la mesure des «Real Driving Emissions», des gaz d’échappement dégagés pendant la conduite sur la route. Les trajets de mesure engendrent d’énormes dépenses supplémentaires pour les constructeurs et les autorités d’homologation.

En même temps, cela présente une chance pour l’industrie automobile de rétablir au moins partiellement la confiance dans le moteur à combustion. Car les efforts incessants de développement rendent les moteurs essence et diesel de plus en plus propres, comme en témoignent clairement les premiers tests du TCS avec une procédure d’essai RDE plus sévère adaptée à la Suisse. Quant au jugement de la Cour de justice européenne à la mi-décembre déclarant nulles les valeurs limites RDE pour des raisons liées à l’Etat de droit, les effets ne sont encore guère prévisibles.

Sujet 2: CO2

La nouvelle monnaie mondiale jouera un rôle important cette année à de nombreux niveaux réglementaires. A titre d’exemple, l’UE veut introduire pour la première fois dès 2025 des objectifs de réduction contraignants pour les poids lourds. En Suisse, le Conseil des Etats se penchera sur la nouvelle loi sur le CO2, rejetée par le Conseil national après quatre jours de débats. Le projet du Conseil fédéral ne contient pas de grands changements pour le secteur automobile. Les valeurs limites plus strictes dès 2020 ont déjà été définies dans la stratégie énergétique 2050 et approuvées par le peuple. Afin de les atteindre, il faudra toutefois une part croissante de propulsions alternatives.

Ce n’est pas pour rien qu’auto-suisse a fixé un objectif ambitieux en cette matière sous le titre «10/20». La part de marché visée de 10 % de voitures particulières électriques et hybrides rechargeables en 2020 nous donne la chance d’atteindre cet objectif. Et les efforts dans ce domaine devront se poursuivre par la suite. C’est pourquoi nous avons signé en décembre la feuille de route pour la promotion de la mobilité électrique avec la Confédération, les cantons, les villes et les communes ainsi que de nombreux partenaires. L’engouement pour les entraînements électriques à batterie ne doit cependant pas nous faire oublier les alternatives intéressantes que sont le GNC et l’hydrogène. Et les véhicules à combustion continueront sans doute à dominer le marché.

Sujet 3: Infrastructure

Si vous avez roulé sur des routes nationales suisses pendant les premiers jours de la nouvelle année, vous avez presque certainement déjà été bloqué dans un embouteillage: en venant des montagnes, en passant par le chantier pour le troisième tube du Gubrist sur le contournement nord de Zurich, ou dans la circulation de fin de vacances à l’entrée sud du Gothard … Ce n’est donc guère étonnant si les bouchons (et la lutte pour les combattre) seront un sujet de discussion important touchant à la politique des transports en 2019. Dans ce contexte, la NZZ a publié les plans du Conseil fédéral prévoyant enfin l’offensive urgente d’aménagement du réseau autoroutier. Les discussions sur ce sujet promettent d’être intéressantes.